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La réalité n'existe pas !

Dit comme ça, c'est presque inquiétant.

Alors disons que LA réalité n'existe pas et qu'il en existe au moins 2 pour chacun d'entre nous selon Paul Watzlawick.

Ok! Et c'est donc parce qu'il en existe 2 que LA réalité n'existe pas ?

Oui! En quelque sorte ! Il existe une réalité de "premier ordre" qui ressemble à ça :

"Je suis assis face à un arbre au tronc marron, aux feuilles de couleur orange et jaune. Je vois quelques oiseaux posés sur ses branches".

Et il existe une réalité dite de "second ordre" et celle-ci, c'est un peu la vôtre !

Votre réalité existe bien !

Et vous pourriez dire de la même situation ci-dessus :

"Je suis assis face à un arbre magnifique ! Au tronc imposant et aux feuilles de couleurs flamboyantes et chaudes ! Le chant des oiseaux qu'il abrite est apaisant !"

Apaisant ? Flamboyantes ? Chaudes ? Imposant ? "Ce n'est qu'un arbre voyons !" Vous dira celui qui passe par là ! Et il ajoutera, que ses couleurs n'ont rien de flamboyant ou chaud ! Ça veut surtout dire que l'hiver approche ! Et que ça lui rappelle qu'il va falloir une fois par semaine déneiger la cour !

Et que dire de ces chants d'oiseaux insupportables ! Tiens ! Comme le canari de tante Lucette qui braillait en permanence à l'époque ! Mais non ! Pas Lucette ! Le canari ! Quoique Lucette aussi !

"Bref ! Mieux vaut ne pas rester devant cet arbre qui me stresse!..........."

Vous voilà apaisé et réchauffé devant le même arbre qui donne le cafard à certains.

Chacun d’entre nous construit sa propre réalité à partir de son vécu, son entourage, son éducation.

Chaque nouvelle expérience est justifiée, expliquée et rendue cohérente grâce à un référentiel stocké en nous. Nos croyances, nos valeurs, nos convictions et tout ce que nous avons appris et expérimenté par le passé composent ce solide référentiel.

On appelle ça le « constructivisme » ou l’art de regarder le présent par la lucarne du passé.

C’est comme ça que d’expérience en expérience, je crée et renforce MA réalité avec un cerveau qui cherche sans cesse à se rassurer !

 

Je vois ce que je crois

« La carte n’est pas le territoire ». Cette citation de  A.Korzybski nous rappelle aussi qu’une représentation du monde n’est pas le monde.

C’est un peu comme si chacun d’entre nous  marchait dans la vie en portant des lunettes de la célèbre marque « Ray alité ».

Notre cerveau passe un temps fou à chercher des validations, des logiques, des cohérences. Lorsque nous regardons autour de nous, nous voyons surtout ce qui est en accord avec nos convictions, nos croyances et notre état interne.  

Le monde extérieur devient un prolongement cohérent de mon monde intérieur et  le célèbre adage «je crois ce que je vois» devient «je vois ce que je crois».

 

Sans changement… pas de changement !

Comme disait A. Einstein, « Les problèmes importants auxquels nous sommes confrontés ne peuvent être résolus avec les habitudes de pensée qui ont été à l’origine de leurs apparitions ».

Les situations se répètent,  il serait bon de changer mais les mêmes schémas se reproduisent. Ce n’est pas faute de tenter de trouver des solutions, coincé derrière nos lunettes, rien n’y fait !

Tenter de changer de vision sans changer de lunettes revient à espérer obtenir une image différente à partir des mêmes pièces d’un puzzle.

Du côté de Palo Alto, il sera dit que les tentatives de solutions peuvent finir par devenir le problème. 

C'est comme ça qu'à l’image d’un avion en pilotage automatique, j’avance dans la vie.

Apres des années passées assis à l’arrière de sa vie, pas si simple de chasser cet «autre» assis au poste de pilotage !

Pourtant cet «autre» fait partie de moi, il habite mon conscient et mon inconscient. Il est habillé de mon éducation, porte le drapeau de mes croyances et revendique mes valeurs. En résumé, il fait ce qui est bon pour moi ! Du moins semble-t-il…

Heureusement, il est possible à n’importe quel moment de décider de reprendre les commandes.

Les programmes inconscients

Il est intérressant de voir que nos émotions et ressentis nous marquent à travers nos sens.

L'odeur du café chez le torréfacteur du coin me réconforte et me transporte 25 ans plus tôt chez ma mère au petit matin, juste au moment où je me lève. 

La vue d'un cheval blanc accélère les battements de mon coeur et m'oppresse, me voilà stressé comme il y a 7 ans où cet accident de cheval a bien failli me prendre mon frère.

Ces réactions fulgurantes et portées par nos sens sont inconscientes jusqu'à ce qu'on les observe.

Elles sont comme des programmes informatiques dont le déclencheur est la vue, l'odeur, le bruit, le contact ou le goût de quelque chose. 

Mes comportements, ma perception, ma réalité dépendent de ces programmes qui se lancent au fil des situations.

Réécrire la réalité

Il existe heureusement des possibilités de réécrire les programmes.

Associer un nouveau ressenti, un nouveau vécu à quelque chose donne de bonnes chances de modifier les programmes inconscients.

A force de nouveaux ressentis, l'ancien programme est écrasé, le référentiel mis à jour. 

L'inconscient ne faisant pas de différence entre réalité et imaginaire, il déclenche un ressenti, une émotion et une réaction physique dans les 2 cas (saliver en pensant au citron en est un exemple).

C'est sur cet axe-là que l'hypnose et la PNL, entre autres techniques, sont efficaces et permettent de réécrire une nouvelle réalité. Réalité dans laquelle on rendra à nouveau visite à tante Lucette...

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